Pas (encore) de billet de blog cette année, est-ce la fin ? Non. En réalité, je n’ai pas été inactif, j’ai ébauché plusieurs textes, mais j’ai choisi de m’accorder une année de repos après un master qui a été particulièrement fatigant en 2023.
Je reste à l’écoute des problèmes qui entourent l’information au sens large :
- Les outils de génération d’images et de textes (pardon, « l’intelligence artificielle »), qui promettent de polluer l’infosphère au-delà de tout sauvetage possible – quel rôle pour les bibliothécaires dans la sauvegarde d’un semblant de fiabilité dans cette tempête ?
- Les questions éthiques de l’information toujours pas digérées dans un contexte social et politique compliqué (la guerre entre peuples, l’impérialisme, la décolonisation, les pseudosciences) – comment participer à une société plus juste et apaisée ?
- L’avenir de nos métiers et institutions, toujours plus menacés par des bean counters sans réflexion à long-terme. On sait que les bibliothèques et archives publiques sont des concepts si révolutionnaires qu’on ne pourrait plus aujourd’hui les inventer dans un système économique à bout de souffle, et il faut espérer que leur valeur pour la société reste compréhensible aux décideuses.
- Les aspects juridiques (droit d’auteur, protection des données) qui restent les moyens les plus efficaces d’émanciper, de protéger, ou au contraire d’enfermer et limiter nos publics, la science, et la culture en général. On ne peut pas faire l’économie de participer à leur discussion.
- La durabilité – comment faire plus avec moins, comment épargner la planète et s’assurer que nos héritières puissent vivre une utopie post-rareté promise par la société de l’information plutôt que la dystopie servie par nos barons voleurs qui ont fait revenir le monopole et la surexploitation des ressources naturelles et énergétiques au goût du jour ?
- Au-delà de tout ça, le retour de la guerre et du fascisme à l’horizon (mais de plus en plus près), qui décourage, mais auquel même à notre minuscule niveau nous devons nous préparer. Lisons donc les témoignages et conseils de celles qui nous ont précédées.
Année compliquée, donc, et qui réclame plus d’énergie que je n’en ai pour l’instant pour synthétiser ces questions souvent sans (bonnes) réponses. « We live in a society », comme le disent les mèmes, et à défaut de mieux, j’ai l’espoir que ma contribution sera au moins positive au final.
Voilà donc pour ce billet « un peu spécial » (dédicace aux vidéastes sur Youtube), et je vous retrouverai sans doute bientôt pour parler d’éthique ou d’autres aspects de nos métiers si les Deux Connards arrêtent un peu de faire mieux et plus vite que moi.
Illustration: Deux « Sans titre » (De quel côté souffle le vent) de Tony Morgan, artiste britannique décédé à Genève il y a 20 ans.