Petit bilan d’une année de publications sur ce blog. Après avoir lu ce pavé qui n’aura d’intérêt réel que pour moi, vous pourrez répondre aux questions que le monde entier se pose :
- Pourquoi lancer un blog 15 ans après tout le monde ?
- Qu’est-ce qui a fonctionné ?
- Qu’est-ce qui aurait mérité plus d’efforts ?
- Quand est-ce que tu vas parler de [X] ?
- Qui c’est le plus fort ? L’éléphant ou le rhinocéros ?
Objectif : blog
Pourquoi, donc ? Simplement parce qu’un blog reste le meilleur moyen de partager des textes. Les objectifs principaux étaient dans le désordre :
- Me réhabituer à écrire en prévision de mon CAS à l’Université de Fribourg
- Documenter la conférence IFLA WLIC2016
- Tisser des liens avec d’autres professionnels
- Parler de mon métier à ceux qui ne le connaissent pas
- Prendre le temps de réfléchir à ma pratique professionnelle
Écrire, c’est sourire un peu
Le lancement du blog s’est fait lorsque j’ai décidé de m’inscrire à un CAS pour régler (notamment) mon manque de diplôme. Qui dit CAS dit mémoire à rédiger, et j’avais très peu écrit depuis la fin de mes études, alors que j’adore ça. Ce blog, c’était donc l’occasion de se chauffer sur des formats intermédiaires, en attendant le vrai travail qui m’attend prochainement.
De ce côté, c’est plutôt une réussite, même si j’ai des regrets notables : mon « style » de blog ne me satisfait pas. Manque de dynamisme, d’humour, de structure, d’illustrations. J’ai de gros progrès à faire – rappelez-vous que je suis bibliothécaire, et par nature ennuyeux.
Bibliothécaire, au rapport !
C’est également en mars 2016 que j’ai obtenu une bourse de l’AGBD pour me rendre à la conférence IFLA 2016. Parmi les exigences, un article de quelques pages pour raconter mon expérience dans le numéro d’automne de Hors-Texte. J’ai envisagé au départ de rédiger des billets de blog, puis d’en faire une version condensée. Au final, ces billets m’ont pris et me prennent encore beaucoup de temps, et l’article en question a donc été finalisé bien avant d’en avoir fini avec mes rapports détaillés.
Au final, j’apprécie de poursuivre à mon rythme les résumés de conférence : ça me permet de me remémorer des informations intéressantes, et d’en tirer quelques idées à froid. Et comme au final j’ai obtenu la même bourse pour 2017, cette expérience me servira pour la rédaction du rapport suivant.
10 ans de réflexions
J’ai tendance à séparer assez nettement travail et vie privée. C’est normal, et même carrément plus sain que l’inverse. En revanche, je crois utile de prendre un peu de temps dans un cadre extérieur à mon emploi pour penser à mon métier, à mon passé, présent, et avenir professionnel.
En travaillant à 80%, je peux me permettre de consacrer une partie de mon temps libre à coucher sur l’écran mes expériences, dans le but à la fois de les partager et de moi-même les digérer « à froid ». Sur ce point, c’est un succès. Même mes billets non-publiés participent déjà à des progrès personnels.
Spinning the web
Je lis et rencontre régulièrement d’autres bibliothécaires ou professionnels de l’information documentaire. Certains influencent beaucoup le professionnel que je suis ou souhaite devenir. J’ai découvert nombre d’entre eux par Twitter, et ce blog n’est que l’occasion de compléter cet outil : difficile parfois de dire quelque chose en 140 caractères.
Publier ces billets, même si certains sont insignifiants ou sans résultat clair, me permet d’avoir des retours sur ce que je dis ou fais. Même quand mon interlocuteur n’est pas d’accord, la conversation m’apporte quelque chose. J’espère que certains de mes billets ont également pu donner des idées à d’autres.
Les deux tours
Je ne pense pas être un bibliothécaire innovant. Ce blog pourrait en revanche me permettre d’expliquer quelques aspects du métier à des connaissances qui peinent à comprendre ce que j’y fais. Oui, j’achète, range, et prête des livres. Non, ce ne sont pas mes seules activités.
Partager quelques expériences ou débats, c’est permettre à d’autres de mieux nous comprendre, et peut-être participer à cet « outreach » du métier à une époque ou de nombreux décideurs politiques et citoyens ne comprennent plus à quoi sert une bibliothèque à l’époque d’Internet. Mieux encore, je pourrais apprendre des besoins d’utilisateurs prospectifs.
Les chiffres qui fâchent
En terme de régularité, 11 billets en 13 mois, c’est trop peu. De grosses périodes d’inactivité ont nui à ce ratio, mais un billet de blog, même simple, demande surtout plus d’efforts que ce que j’imaginais au départ. Rien que pour collecter, organiser, clarifier quelques idées, il faut compter au moins une journée de travail. J’ai du temps à disposition pour ça, mais mes autres loisirs (jeux, dessin, drogue, alcool, etc.) ont clairement priorité.
Cela dit, le nombre de brouillons que j’ai accumulés en une année approche la vingtaine, et d’autres idées me viennent régulièrement à l’esprit. Si je parviens à améliorer mon rythme, j’ai de quoi poursuivre ce blog pendant plusieurs années. Certains des tous premiers billets dont j’ai entamé la rédaction ne paraîtront qu’en 2018 ou plus tard, simplement parce qu’ils s’inscrivent dans un projet plus large.
Parler d’e-books, par exemple, c’est un objectif, mais j’ai une vision trop complexe de cet univers pour la résumer brièvement. Mais si le sujet est déjà très large (au moins une vingtaine de billets si je veux couvrir l’essentiel), j’ai également des brouillons concernant de multiples autres sujets : outre le reste de l’IFLA 2016, j’y parle déjà de codes QR, de BD, de jeux de rôle, de fétichisme du papier, de parcours professionnels, de politique, d’outils divers, de Wikipedia… Bref, je n’ai pas l’angoisse de la page blanche.
Mission accomplished
En revanche, le blog a effectivement rempli la plupart des objectifs pour lesquels je l’avais lancé. J’ai parlé de questions bibliothéconomiques à des novices, chauffé mon clavier, résumé (une bonne partie de) la conférence WLIC2016, réfléchi à ma propre pratique professionnelle, et échangé avec d’autres professionnels que j’apprécie beaucoup. Je ne compte donc pas arrêter cette expérience très enrichissante.
Pour la suite de l’année, je me fixe donc un objectif tenable : au moins un billet par mois. J’aimerais idéalement porter ce nombre plus haut (2 à 4), mais ce ne sera pas possible pendant certaines périodes (rédaction de mémoire, notamment). J’espère que ce que je publierai aura un intérêt pour d’autres que moi. Dans le cas contraire… je continuerai probablement quand même 😉
Remerciements
Je tiens à profiter de ce billet hors-série pour remercier ici quelques personnes qui ont affecté ce projet de manière très positive sans forcément le savoir.
- Alexandre Garcia, mon senpai (bien que nous ayons le même âge),
- Yannick Rochat et Lionel Tardy (non, pas le député français), qui me poussent régulièrement à réviser ma définition de l’impossible,
- L’AGBD, notamment Christophe Riondel et Marc Le Hénanf, sans qui je n’aurais probablement jamais découvert les conférences IFLA,
- L’IHEID et Yves Corpataux pour leur soutien dans mes projets de formation (et l’IFLA encore une fois),
- Les geeks de service Igor Milhit et Raphael Grolimund, que j’adore suivre à distance, et qui élargissent mes horizons,
- Enfin Yaniv Benhamou, vieux camarade de classe recroisé bien plus tard dans un autre contexte, et dont les mots m’ont motivé à me relancer il y a 2 mois.
J’aurais pu citer bien d’autres noms, mais ceux-ci suffiront pour aujourd’hui. Merci encore à mes quelques lecteurs, professionnels ou non. Les commentaires et retours divers, en ligne et ailleurs, d’accord ou pas, restent la raison principale pour laquelle ce blog existe.
Ah, et c’est clairement le rhinocéros le plus fort.